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22 janvier

Dimanche de Janvier à Puerto del Rosario. 13h, les restaurants du « Puerto de los cruceros » (paquebots) sont pleins à craquer. Tiens, nouveau paysage, j’hésite, le paquebot, ce n’est plus le même depuis avant hier… Des groupes de 4, 5, 6 personnes ou plus, aux cheveux grisonnants et à l’embonpoint florissant, se pressent autour des tables en attente de sangria, de paella ou encore de ce délicieux fromage de chèvre local « el Majorero » cuit à la braise avec la sauce rouge ou verte, « mojo rojo o verde ».
Manifestement descendus de ce grand immeuble flottant, je veux dire les mangeurs de fromages, pas les fromages qui eux descendent des chèvres, gloires de l'île, l'ancien nom de cette ville n'était-il pas Puerto Cabres ? Un changement de nom par des notables, vieux boucs jugeant humiliant de s'appeler chèvre et gommant ainsi plus de 500 ans du passé de ce lieu !
Plus au nord, loin de cette micro-économie locale de l’accueil, vers l’usine de désalinisation de l’eau de mer, autour des anciens fours à chaux, « los hornos de cal » le front de mer est plus sauvage, plus désert, léché par les vagues qui jettent leur écume dans des piscines aménagées ou des plagettes intimes. Ici, les restaurants sont plus espagnols et familiaux, la paella du dimanche, les réunions familiales ou entre amis, nettement plus couleur locale. Les enfants jouent au foot sur les jetées, dans les rues, quelques surfeurs s’essayent dans les vagues somme toute tranquilles aujourd’hui. Le soleil brille sous le vent, éclaire ces anciennes constructions des années 40 que l’on retrouve aussi dans toute l’île. Et ce matin, je découvre cet audio guide qui commente les concepts des statues de cette ville et quelques autres curiosités locales.
Nous passons devant le Centre d’Art contemporain Juan Ismael Mora, surréaliste canarien, dommage, fermé en fin de semaine.

Vue sur mer 1
Dscn8218 largeVue sur mer 2
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Combat de coqs
Capture 2

Baiser volant
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Cabane de plage
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Vue sur mer 3
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Lundi 23 janvier

Huit ans qu’il n’a pas plu ! s’exclame le chauffeur de taxi volubile, cette année un peu depuis septembre et octobre, ça a fait baisser le prix des « papas », de 1,8 à 1€, mais « Hoy, 19 grados, es un malo dia ! »
En effet le ciel est nettement noir, mais il ne pleuvra presque pas, les nuages des alizés passent au dessus de cette île plate sans l’arroser.
Alors les habitants implorent la madone, et depuis les années 1970 exploitent l’or jaune et blanc de leurs immenses plages au maximum et des « urbanizacion » multiples sont nées attirant les retraités d’Europe du Nord, allemands principalement « qui ont des résidences secondaires ici et ne paient pas de chauffage l’hiver en Allemagne », nous dit un restaurateur français originaire de Villefranche de Lauragais installé ici, face au phare depuis une trentaine d’années.
Depuis le balcon de notre appartement du 5ème étage, (Number 557, boîte à clés, codigo 9601, accueil sur internet) la vue sur mer est imprenable avec le phare en sus, depuis la plage, la vue sur terre est nettement plus bétonnée. Curieusement, ce front de mer hyper commercialisé est séparé de la plage par une zone humide de « salinas » demi inondée et classée en « réserve scientifique ». Le vieux village de Morro Jable aux portes du parc naturel de la péninsule de Jandia est tout à côté, un peu plus au sud.

 

 

Capture jandia

 

Cofete
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24 janvier

Côté mer
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Côté terre
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Chandelle 1
Chandelle

Chandelle 2
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Aliens
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Aliens pouffis
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25 janvier

Bagdad café...
Bagdad cafe 1

“Jandíííía avec l’accent tonique svp insiste le chauffeur aimable et sympathique qui toutes les journées de la semaine conduit ce bus 4x4 de 20 places haut sur roues qui nous rappelle bien les “tatas” indiens” ou les “chivas” des Andes.
La piste aussi, lorsqu’elle descend vers Cofete le long de la pente du cratère de ce volcán du Pico de la Zarza, à demi immergé dans l’océan, sinueuse en diable entre “barrancos” et “cuchillas”, ravins et arêtes rocheuses, nous évoque quelques “routes de la mort” croisées ailleurs dans le monde.
Fabuleux paysage volcanique relativement unique de coulées de laves, champs de pierres éclatées ou de scories déchiquetées, rivières de cendres, plages ensoleillées, végétation éparse, pics acérés, parcouru par cette piste bien tracée de 20 km environ pour arriver au phare de Jandia à travers flancs de volcans et plateaux arides.
Paysage surprenant, autour de Puertito, petit village de vieilles caravanes délabrées et quelques maisons blanches construites autour d’une ancienne décharge ou “casse” de voitures qui a manifestement brulé et que l’on a laissée là, pourquoi? Pour qui dans ce parc naturel bien protégé? Pas de réponse sur les panneaux très didactiques du petit centre d’interprétation du phare.
On ne sait, mais c’est bien une des curiosités du coin. Les véhicules de location hésitent à s’arréter, vont jusqu’au phare, reviennent, ralentissent certains se garent, la photo, les photos, deux restaurants de la mer, pour nous ce será salade de pulpitos et calamares a la plancha.

Phare
Phare

Balises
Balise

Paysage
Paysage 1

Gazinière
Gaziniere

Parasols
Parasols

Bus au rebut
Bus au rebut

27 janvier

Cofete
Le site grandiose de Cofete se découvre par une descente sur piste sinueuse (très) longeant cette majestueuse plage sauvage de près de 10km formée dans la caldera engloutie d’un immense volcan dégradé depuis des millénaires. Le tout est classé parc naturel, la route difficile amène au village, quelques maisons plus ou moins terminées, plus ou moins délabrées, aplaties au sol pour se protéger du vent, des capteurs solaires, une petite éolienne, un restaurant tous les jours complet à la mi journée car c’est un lieu d’excursion pour les vacanciers de Morro Jable et les voitures de location s’y succèdent toute la journée. Caillasse, épineux, cendres, champs de pierre forment la pente qui s’élève au dessus de la plage vers les crêtes du volcan et où l’on ne peut manquer la villa Winter qui se détache en arrière plan,. Winter, un ingénieur allemand soupçonné de d’avoir aidé les nazis qui a installé entre les deux guerres plusieurs infrastructures sur les îles. Il a aussi acheté la moitié des terres arides de Fuerteventura pour faire la fortune de sa famille plus tard, lors des poussées d’urbanisation intenses qui parsèment la côte est de la péninsule de Jandia.

Plage double

Cofete1

Cofete2

Cimetière
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Porte
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Family
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Rencontre 1
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Rencontre 2
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SauvetageDscn8471 large

28 janvier

Bon, les paquebots nous précèdent, nous suivent, celui amarré dans le petit port de San Sebastian de La Gomera, construit au bas d’un grand ravin, entre deux falaises, ferme le paysage déjà restreint au regard des voyageurs arrivant ce soir par le ferry de Fred Olsen, la compagnie maritime qui nous amène depuis Morro Jable en trois épisodes de « ferrybus » bien organisés. Bref passage à Las Palmas et Tenerife que nous laissons sur le carreau, îles trop urbanisées et peu intéressantes pour nous dans ce voyage.
L’arrivée à la Gomera en fin d’après-midi est nettement plus sauvage, San Sebastian, 8000 habitants, un port, un paquebot, une vie dans la rue, mais il ne fait pas très beau aujourd’hui. Toute la journée, la mer grise nous a accompagnés, pluie, vent, froid. Le ferry venant de Tenerife le samedi est très fréquenté, de nombreux résidents rentrent chez eux pour le week-end sûrement, ce qui rend l’arrivée très couleur locale. Le coût des transports inter iles pour les résidents est vraiment très bas, quelques euros seulement et un transfert d’à peine une trentaine de minutes. Beaucoup de vacanciers arrivent aussi pour passer la semaine sur ce confetti escarpé, sauvage, arboré sur des pentes plongeant directement dans mer. Une île de randonnées dit le guide, il faut venir ici pour ça, allons nous y trouver les nôtres ?
Cette île, témoin d’un génocide des premiers habitants, les Guanches, par le colonisateur espagnol abritait également les trois fameuses caravelles de « l’Homme de Malheur » qui a mis le pied sur les Amériques.

La Palmas 1
Las palmas

Las Palmas 2
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Las Palmas 3
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Un temps de chien
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Tenerife
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Héroïne locale
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29 janvier

 

Par ses maisons couleurs pastels variées éparses dans les collines San Sebastian de La Gomera nous évoque Valparaiso, mais ici pas « d’ascensor » et c’est à travers un cheminement complexe dans un dédale d’escaliers que l’on grimpe en haut des falaises au dessus des toits de l’église vers le « Parador » local. Là-haut, une belle vue sur la ville, la mer et l’île de Tenerife, des grandes serres à bananes, l’héliport et le phare, le cimetière très coloré, des urbanisations abandonnées (comme à peu près partout dans cet archipel) et ouf ! pas de paquebot à l’horizon ! le bonheur ! sous un beau soleil entrecoupé de nuages. Un beau dimanche de fin janvier.

Couleurs locales
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Architecture grimpante
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Mon Oeil
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Distanciation
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Fouillis sous serre
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Vieux moulin
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30 janvier

Deux espèces de plantes endémiques au km2 dit le guide. Au sud aride, la route de montagne aux très beaux points de vue (la mer, Tenerife, les sommets des anciens volcans, des pics remarquables, les paquebots quotidiens) traverse surtout des champs d’euphorbes qui ont véritablement colonisé les sols, diverses espèces dont plusieurs endémiques à l’île, parsemés de figuiers de barbarie, agaves ou d’aloeveras. Partout, de nombreuses terrasses de culture aménagées, beaucoup abandonnées, témoins d'un passé agricole révolu tourné aujourd'hui vers une culture plus croisiériste et bananière.
Plus haut et versant humide exposé aux alizés atlantique, une curieuse forêt d’altitude (vestige de l’ère tertiaire, diable !) big espace classé parc naturel, forêt thermophile, laurisilve qu’ils disent, aujourd’hui mouillée, brumeuse, froide, sombre et qui n’engage guère à la parcourir, plusieurs itinéraires aux chemins larges sont bien aménagés.
Bon, il paraît que c’est souvent comme ça ici. Tourisme aux Canaries, l’art de nous vendre des nuages…
La redescente vers Valle Gran Rey (peu d’intérêt) à travers palmiers et résineux divers offre de belles vues sur cette partie de l’île.
Une balade routière d’une journée qui vaut par ses atouts paysagers et naturels à travers des routes sauvages, des villages crinqués, des roches noires et une diversité de végétation.
A la place des photos impossibles de ce jour, quelques vannes sur La Gomera...

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Une bonne vanne 1
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Une bonne vanne 2
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Une bonne vanne 3
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31 janvier

Versants drus, falaises verticales, champs de bananes, plages rocheuses ou de galets, maisons au milieu des terrasses et des murets innombrables, c’est le décor de la vallée de Hermigua qui descend doucement sous les à pics jusqu’à la mer, où nous sommes installés pour quelques jours, loin des paysages marins à paquebots (du moins je l'espère car je crois qu'ils nous suivent de près, sont-ce ces nouveaux monstres venus des profondeurs du libéralisme commercial effréné, j'imagine le jour où ils seront détruits par affaissement provoqué comme certains immeubles des années 1950 le sont aujourd'hui...).
En face, un champ de bananiers rempli de sacs plastiques enveloppant des régimes en cours de maturité, et le bleu de la mer. Une belle terrasse pour apprécier le décor et se reposer après les balades dans ces versants assez pentus.
Le temps de se pencher sur la végétation d’ici qui présente une grande variété, euphorbes de diverses espèces locales dominantes entrecoupées de genévriers, tamaris en bas au sud aride, lauriers géants dominants, façon tertiaire, palmiers épars ou en groupes, pins en haut sur les versants humides et froids Je vous en passe. Pour les fans, végétation des îles Canaries c’est ici, en Pdf, 520 pages.
Dans cette vallée privilégiée en eau, nombreuses plantations de bananiers surmontées de papayers, et palmiers.


 

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Vue sur merDscn8588 large

C'est la cata!
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Régimes bananiers en réunion
Reunion bananiere

Départ pour Barcelone
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