Janvier 2023

16 janvier

Comme un des deux-cents touristes quotidiens autorisés, le petit ferry te dépose sur "l'îslote" parsemée de pets magmatiques et de lagunitas saladas, le parc naturel de l’île de Lobos .
Les marins passant par là ont dépecé tant de phoques moines pour les faire rôtir sur les « bouches à feu » et ressemeler leurs chaussures, qu’il ne reste qu’une famille sculptée dans la pierre et posée sur le sable près du départ des chemins de promenade qui parcourent ce territoire étonnant ou prolifèrent une faune et une flore bien particulières à ce milieu de lave et de sel marin. Les petits cônes volcaniques et les bassins d’eau salée s’y succèdent entrecoupés de plagettes à bronzage tranquille pour une journée sauvage bien remplie qui justifie amplement de rester un moment à Corralejo, sinon quoi, une station balnéaire anglaise, allemande et hollandaise, sujet pour nous peu intéressant.
Le "puertito", à l'air de petit port de pêche grec un peu désolé expose ses panneaux photovoltaÏques sur des toits plats dans un jeu un peu anarchique et abrite quelques tables à manger où se pressent les familles descendues là passer la journée et puis voilà tout, le reste se gagne à pied sous le soleil par des chemins bien tracés. Et défense d'en sortir.

Pets magmatiques
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Eolienne
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Ombrage
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Rêverie solitaire
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Couple en attente
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17 janvier

El Cotillo, sous un ciel très maussade, pluvieux, une destination pour la journée prisée par les vacanciers du coin, le bus, complet, traverse le nord de l’île, un morne plateau de champs de laves diverses semi désertique et quelques villages au pied de multiples volcans, avant d’arriver devant des falaises verticales créées par le contact du magma en fusion et de l’océan, il y a des millions d’années.
Etrange paysage battu par les vagues incessantes, de bonnes dimensions, qui attirent les surfeurs. Le haut de la falaise est emmaillé de camping cars stationnés là et le village voisin regorge de studios en location saisonnière.
Un bel endroit austère et brut, battu par les vents du large et une vue rehaussée par le blanc dominant des constructions basses accrochées à la falaise autour du petit port abrité des fureurs de l’océan par un énorme rocher.
Il pleut, l’atmosphère n’est guère à la plage.
Dommage.

Reflets d'argent sous ciel maussade
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Sirène sous les vaguesDscn8126 large

Fenêtre sur cactus
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Scène de crimeDscn8112 large

Lumière 1Dscn8118 large

Lumière 2Capture

 

Jeux interdits
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18 janvier

 

Tiens, il pleut et il fait froid. La moyenne des jours pluvieux à Fuerteventura est de 4 en janvier ; il paraît que la pluie va durer jusqu’à samedi…
Puerto del Rosario n’attire pas les foules semble-t-il grâce au peu de charme qui s’en dégage, malgré les grandes fresques figuratives et la présence de sculptures modernes à tous les carrefours. A la maison de la culture, si vous visitez les expos temporaires, on vous offre une photo carte postale.
Passons.

Jeu de bicepsHeros modernes

Jeu de bouchonsCapture 1

19 janvier

 

Le sel, produit naturel de la terre, de l’eau et du soleil, chlorure de sodium, un des piliers historique de nos civilisations, qui a donné de la puissance à ceux qui ont su dominer son extraction, sa production et son appropriation par l’impôt. Chaque voyage nous amène vers un lieu à sel, celui-ci ne faisant pas exception, il ne fallait pas manque les Salinas del Carmen près de Caleta de Fuste au sud de Puerto del Rosario.
Ciel maussade et vent, les grandes vagues se fracassent contre ces bassins qui en recueillent l’écume, le "meilleur pour le sel" nous dit le charmant petit musée qui détaille tout sur les particularités de ce lieu. Une vraie mine d’information pas chauvine qui évoque les différents lieux de production dans le monde.
De Salin de Giraud très industrialisé aux Salines de Maras artisanales (Pérou), de Guérande aux côtes du Vietnam, des grands lacs salés aux cônes émergeants de sel gemme, la production mondiale de sel est immense, vitale pour notre organisme, nécessaire, dangereuse aussi car trop utilisée dans l’industrie alimentaire.
La particularité ici, c’est la vague qui s’écrase contre les rochers et murs de bassins de rétention pour les remplir à marée haute. L’eau de mer est ensuite canalisée dans les petits bassins d’évaporation.

Vague de selVague de sel

La vue en bleueDscn8180 large

Urbanisation
Urbanisation

PelleteusePelleteuse

SaloirsDscn8162 large

Quatre barbusDscn8176 large

20 janvier

Le temps toujours très maussade incite au repos et à glaner ce qui peut être d’intérêt pour nous dans cette « capitale » de Fuerteventura au delà d'un bon plat de poisson ou de pulpitos à la plancha.
La ville compterait une centaine de sculptures érigées un peu partout à l’occasion d’un symposium international annuel, dans un parc en bord de mer, mais aussi sur tous les giratoires,carrefours, places publiques, trottoirs. Nombreux "murales" (fresques) également et un parcours de littérature, Miguel de Unamuno, cet écrivain espagnol que l’on étudie en cours de langue (Niebla, Brouillard), exilé dans l’île par le dictateur Primo de Rivera puis revenu aux affaires de la république et finalement emprisonné par Franco avant sa mort en 1936.
Bon, mes photos sont trop nulles entre le mauvais temps et l’arrière fond des sculptures, je passe à Gogole.
Puerto del Rosario, une petite ville qui gagne à être connue, de gros efforts culturels, à contrario de nombreux chantiers balafrent les rues et un paysage maritime pollué par l’arrivée quasi quotidienne de grands paquebots de croisière qui font le bonheur des restaurants du port avec vue sur la mer... Pour les adeptes.

SulpturesSculptures

MuralesMurales

Urbanisation flottante20230120 131259 large

21 janvier

A Bétancuria, plusieurs fois détruite par les envahisseurs, curieusement, on parle peu ou pas du premier créateur de la ville (Jean de Béthencourt*) aventurier français oublié de l’histoire, qui colonisa les îles déjà peuplées par les « barbares » de l’Atlas marocain, au début du 15ème siècle au nom du roi d’Espagne et du pape romain de l’époque: évangélisation et appropriation des richesses locales.
Ah bon…
Pour arriver dans cette cuvette volcanique, enjeu stratégique et témoin de nombreuses batailles entre corsaires, pirates rivaux du début des années 1400, on franchit un col à 800m environ, les paysages  y embrassent toute l’île ou presque, et on descend vers un village tout blanc, quelques maisons transformées en boutiques car le coin est une destination « in-con-tour-na-ble » proposée aux vacanciers et passagers des paquebots.
Une église perchée commercialisée « Art religieux » et beaucoup de tas (de souvenirs, de restaurants, de touristes, de fleurs, de cactus, de murs blancs, d’os anciens, de cailloux, de coquillages…
Tiens, du soleil pour cette journée qui nous fait découvrir le centre de l’île, plateaux perchés arides entourés de vieux volcans usés, peu cultivés, chargés de maisons et de villages, mais de quoi vivent-ils ici ?
Un beau musée ethnographique qui présente les résultats des fouilles réalisées sur l’île.

*Le canarien : manuscrit de 1420 retranscrit en français moderne par un passionné du sujet.qui présente abondamment les batailles fratricides entre amis conquérants et leurs relations avec les premiers habitants.

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Tas d'ossementsDscn8201 large

Tas de coquillagesDscn8203 large

Famille d'archéologuesDscn8206 large

Sculpture fil de ferDscn8210 large